mercredi 3 décembre 2014

Casablanca, pratique de méditation dans une ville de contrastes-traditions et modernité

Entre ciel et traditions

Un avant-goût de cette grande ville fait palpiter mon coeur en débarquant à l’Aéroport Mohammed-V à 34 kilomètres du centre-ville. Casablanca, entre ciel et traditions, est perçue comme le poumon économique du royaume. 


La grande qualité d’accueil des Marocains

Frappée dès mon arrivée par la grande qualité d’accueil des Marocains, l’échange entre eux et moi, touriste, facilite le respect des valeurs des uns et des autres. Une femme peut y voyager seule. Sauf pour le sentiment d’être toujours observée, on y est en sécurité. Ma règle de base était de ne pas sortir après le coucher du soleil et de ne pas m’aventurer dans des endroits déserts.

 

Le principe de « faire comme les romains au pays des romains» est très présent dans cette rencontre avec mon amie marocaine et sa famille. Je ne suis pas jugeante; tout au long de ma visite, j’aimerai réfléchir sur les échanges avec ces gens accueillants et généreux qui partagent avec moi leur culture au quotidien et leur mode de vie en toute simplicité.


Mes deux premiers jours

Les Casablancais, à grands coups d’enseignes internationales, enfouissent derrière elles des centaines d’édifices de toute beauté, des balcons ouvragés aux contours ciselés, de véritables dentelles aux frontons admirablement dessinés.

Les vitrines du centre-ville cultivent la mise en marché des traditions tout en offrant une mosaïque de culture et les influences indéniables de l’avenir.

Les influences architecturales

Avec ses kilomètres de front de mer, Casablanca offre un spectacle romantique. La corniche est un lieu hautement apprécié avec ses restaurants aux vues imprenables Très tôt le matin, un halo de lumière poussiéreuse laisse deviner les terrasses blanches et les minarets.

La saveur du temps qui s’écoule lentement

Se promener dans la vieille médina est un délice qui rappelle la saveur du temps qui s’écoule lentement. On y remarque les influences portugaises dans le style des maisons avec leurs belles ferronneries et leurs balcons ornementés.


Même la Grande Mosquée, Hassan II, la plus grande après La Mecque, l’ancienne médina, le port, le quartier des Habous et son étonnant artisanat, sont résolument tournés vers la modernité. Les jeunes gens s’urbanisent et c’est ainsi qu’on rencontre le Maroc d’aujourd’hui.

 La Grande Mosquée, la plus grande du Magreb a été inaugurée en 1993 et son minaret s’élève à 200 mètres au-dessus du niveau de la mer. Elle a coûté une véritable fortune. Les détails rappellent facilement les 99 qualificatifs d’Allah. Des portes en titane, à ouverture verticale, montées sur vérins, un toit ouvrant sur des rails, un ascenseur pour accéder à l’étage des femmes, des plafonds de cèdre sculptés, la Grande Mosquée est un véritable chef d’œuvre.

La ville de Casablanca a connu une nouvelle jeunesse grâce au sultan Mohammed ben Abdellah. Casablanca veut dire maison blanche. Si vous avez la chance de monter sur un toit, vous découvrirez une vista étonnante de minarets, de tours et de de mosquées qui surgissent parmi des palmiers dattiers. On se croirait dans les Mille et une nuits.

ANECDOTES

MAROC
Mon introduction au Maroc
Abdoul et Mohammed ont été mes deux premiers interlocuteurs marocains. Séduite par leur belles présences et des conversations profondes sur un autobus allant à New York, je les ai côtoyé en amitié pendant quelques années. La vie nous a séparé. Or, à l'occasion de la présentation de ce blog, je travaille avec mes carnets de voyage pour une mise en page intéressante. Le téléphone sonne: un homme me demande si je suis la bonne personne. Dit-il, il a voyagé avec moi vers New York. Je ne suis jamais allée à New York, donc, je suis prête à raccrocher, Il se souvient que j'allais plutôt à Philadelphie. J'en ai le souffle coupé: je me rends compte qu'il revient dans ma vie alors que je travaille à ce segment de mon expérience de voyage.

Les nuits blanches pour dessiner
Une nuit, alors qu’il m’était impossible de trouver le sommeil, je suis sorti dans le jardin pour avoir une inspiration pour mon carnet de voyage. N’en trouvant pas, je suis allée à la cuisine et là, je vis une mosaïque fabuleuse avec en son centre une carré rouge et utilisant toutes les couleurs de l’arc en ciel. Je finis mon dessin au moment où le soleil se lève.


Symphonie discordante
Parfois, la rencontre d’autres touristes prêts à chahuter avec des radios bruyantes et de la musique discordante dans ce décor lumineux m'agresse. Tantôt en français, tantôt en arabe, j’entends les voix comme une symphonie discordante qui ajuste ses instruments avant une prestation. Mes oreilles finissent par inclure tous ces bruits alors que ma tête pleine d’images défile des merveilles laissées par des civilisations qui se sont succédé depuis l’aube de l’humanité.

Sur  la place du marché aux étals abondamment garnis, les ménagères emplissent leurs paniers de fruits, de légumes et de fleurs. Le contraste avec les mosquées tout près me frappe à chaque fois. Parfois, je me pince: les couleurs sont contrastées entre le ciel et les habits locaux. Assise au pied d’un figuier pour colorier de teintes chaudes les dessins que ce pays m’évoque, je regarde au loin, au-delà de la brume matinale qui masque le panorama. J’écoute des mouches qui virevoltent dans un ballet simulé. Je me sens hypnotisée.


Un village du Moyen-Atlas
Un soir où nous dormons au village du Moyen-Atlas, une petite fille de est venue se coucher devant la porte de notre tente laissée ouverte à cause de la chaleur. Les femmes du village l’ont regardé faire et nous ont fait des signes de têtes, des signes d’assentiment. La petite semble nous avoir adoptées. Plus tard, une grand-mère aux gestes lents est venue la chercher comme l’on fait avec un chaton égaré.

Un dieu pour les gens qui marchent
De retour à Casablanca, je reprends mes marches matinales. Je crois qu’il y a un dieu pour les gens qui marchent. À cause de la chaleur déjà accablante, je me dirige vers la plage. La réflexion a besoin d’une marche pour être activée. Caméra au cou, je marche d’un bon pas et je rencontre une jeune mère avec son bébé. Je ne connais pas son histoire, je peux juste supposer qu’elle va rejoindre sa famille. Le carrefour où nous nous séparons me ramène un tourbillon d’images et de souvenirs d’une chaîne de rencontres. Ici, deux mondes se regardent passer. Ceux qui se croisent le matin se recroisent habituellement à la fin de la matinée.


Merci de soutenir la mission éducative de Lorraine Loranger en soumettant cet article à vos contacts.

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