mardi 30 décembre 2014
samedi 6 décembre 2014
Mon guide est une femme marocaine
Un pied dans sa culture et l’autre dans la culture occidentale
Mon amie S. m’a guidé avec zèle pour que je ne sois pas incommodée lors de mes visites à Marrakech et à Fès. Marchander dans les souks est un mode de vie au Maroc. Les marchants apprécient la joute et la négociation engendre du respect pour l’acheteur.
Un choc des valeurs
S…éprouve aussi des difficultés avec le choc des valeurs. Elle a vécu en Occident, a connu l’aspect effréné de la culture Nord-américaine. Ici, les jeunes gens ont un pied dans leur culture et l’autre dans la culture occidentale. Tout comme M. avec ses filles, le dilemme de S. est très humain; elle veut épouser les traditions de son pays, mais elle est déphasée d’avoir trempé dans ma culture. À l’instar de la fille cadette de M…, la jeunesse marocaine est confrontée à un choc culturel entre valeurs traditionnelles et occidentales.Un modèle de demeures arabes traditionnelles
L’habitation de S. est un modèle de demeures arabes traditionnelles : sa maison comprend sept chambres toutes décorées avec de belles mosaïques traditionnelles. Une cour intérieure agrémentée d’un jardin exotique fait la fierté de son épouse. C’est charmant et j’y passe du temps privilégié avec les différents membres de sa famille.Les rituels des hommes
Tous les soirs, je prends une marche avec S et son jeune frère. Je note les rituels des hommes qui prennent place dans les petits cafés. Vêtus de djellabas, les hommes sirotent leur café et fument. De dehors me parviennent des voix de gorge dans des discours hachurés.La marche du matin
L’éblouissante lumière du matin filtrant à travers les rideaux de ma chambre, je me lève comme une noctambule pour marcher dans les ruelles étroites d’où émanent des senteurs de paprika, de curcuma, cumin, fenugrec. Des portes en cèdre odorant, des cours avec des jardins secrets, des fontaines, des palmiers dattiers, des cars de touristes bondés, des figues de Barbarie, tout me fascinent. Tout ce qui est exotique se retrouve dans un seul lieu.Les parfums du Maroc
Les promontoires plantés d’oliviers rappellent vaguement une description du mont des oliviers de la Bible; les odeurs dans les marchés et dans les souks sont riches en épices et en artisanats variés; les innombrables comptoirs à ciel ouvert diffusent des arômes qui pénètrent dans la mémoire de tous les individus.
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mercredi 3 décembre 2014
Casablanca, pratique de méditation dans une ville de contrastes-traditions et modernité
Entre ciel et traditions
Un avant-goût de cette grande ville fait palpiter mon coeur en débarquant à
l’Aéroport Mohammed-V à 34 kilomètres du centre-ville. Casablanca, entre ciel
et traditions, est perçue comme le poumon économique du royaume.
La grande qualité d’accueil des Marocains
Frappée dès mon arrivée par la grande qualité
d’accueil des Marocains, l’échange entre eux et moi, touriste, facilite le
respect des valeurs des uns et des autres. Une femme peut y voyager seule. Sauf
pour le sentiment d’être toujours observée, on y est en sécurité. Ma règle de
base était de ne pas sortir après le coucher du soleil et de ne pas m’aventurer
dans des endroits déserts.
Le principe de « faire comme les
romains au pays des romains» est très présent dans cette rencontre avec mon
amie marocaine et sa famille. Je ne suis pas jugeante; tout au long de ma visite, j’aimerai réfléchir sur les
échanges avec ces gens accueillants et généreux qui partagent avec moi leur culture au
quotidien et leur mode de vie en toute simplicité.
Mes deux premiers jours
Les Casablancais, à grands coups d’enseignes
internationales, enfouissent derrière elles des centaines d’édifices de toute
beauté, des balcons ouvragés aux contours ciselés, de véritables dentelles aux
frontons admirablement dessinés.
Les vitrines du centre-ville cultivent la mise en marché des traditions tout en offrant une mosaïque de culture et les influences indéniables de l’avenir.
Les influences architecturales
Avec ses kilomètres de front de mer, Casablanca
offre un spectacle romantique. La corniche est un lieu hautement apprécié avec
ses restaurants aux vues imprenables Très tôt le matin, un halo de lumière
poussiéreuse laisse deviner les terrasses blanches et les minarets.
La saveur du temps qui s’écoule lentement
Se promener dans la vieille médina est un
délice qui rappelle la saveur du temps qui s’écoule lentement. On y remarque
les influences portugaises dans le style des maisons avec leurs belles ferronneries
et leurs balcons ornementés.
La Grande Mosquée, la plus grande du Magreb a été
inaugurée en 1993 et son minaret s’élève à 200 mètres au-dessus du niveau de la
mer. Elle a coûté une véritable fortune. Les détails rappellent facilement les
99 qualificatifs d’Allah. Des portes en titane, à ouverture verticale, montées
sur vérins, un toit ouvrant sur des rails, un ascenseur pour accéder à l’étage
des femmes, des plafonds de cèdre sculptés, la Grande Mosquée est un véritable
chef d’œuvre.
La ville de Casablanca a connu une nouvelle jeunesse
grâce au sultan Mohammed ben Abdellah. Casablanca veut dire maison blanche. Si
vous avez la chance de monter sur un toit, vous découvrirez une vista étonnante de minarets, de tours et de de mosquées
qui surgissent parmi des palmiers dattiers. On se croirait dans les Mille et
une nuits.
MAROC
Mon introduction au Maroc
Abdoul et Mohammed ont été mes deux premiers interlocuteurs marocains. Séduite par leur belles présences et des conversations profondes sur un autobus allant à New York, je les ai côtoyé en amitié pendant quelques années. La vie nous a séparé. Or, à l'occasion de la présentation de ce blog, je travaille avec mes carnets de voyage pour une mise en page intéressante. Le téléphone sonne: un homme me demande si je suis la bonne personne. Dit-il, il a voyagé avec moi vers New York. Je ne suis jamais allée à New York, donc, je suis prête à raccrocher, Il se souvient que j'allais plutôt à Philadelphie. J'en ai le souffle coupé: je me rends compte qu'il revient dans ma vie alors que je travaille à ce segment de mon expérience de voyage.
Les nuits blanches pour dessiner
Une nuit, alors qu’il m’était impossible de trouver le sommeil, je suis sorti dans le jardin pour avoir une inspiration pour mon carnet de voyage. N’en trouvant pas, je suis allée à la cuisine et là, je vis une mosaïque fabuleuse avec en son centre une carré rouge et utilisant toutes les couleurs de l’arc en ciel. Je finis mon dessin au moment où le soleil se lève.
Symphonie discordante
Parfois, la rencontre d’autres touristes prêts à chahuter avec des radios bruyantes et de la musique discordante dans ce décor lumineux m'agresse. Tantôt en français, tantôt en arabe, j’entends les voix comme une symphonie discordante qui ajuste ses instruments avant une prestation. Mes oreilles finissent par inclure tous ces bruits alors que ma tête pleine d’images défile des merveilles laissées par des civilisations qui se sont succédé depuis l’aube de l’humanité.
Sur la place du marché aux étals abondamment garnis, les ménagères emplissent leurs paniers de fruits, de légumes et de fleurs. Le contraste avec les mosquées tout près me frappe à chaque fois. Parfois, je me pince: les couleurs sont contrastées entre le ciel et les habits locaux. Assise au pied d’un figuier pour colorier de teintes chaudes les dessins que ce pays m’évoque, je regarde au loin, au-delà de la brume matinale qui masque le panorama. J’écoute des mouches qui virevoltent dans un ballet simulé. Je me sens hypnotisée.
Un village du Moyen-Atlas
Un soir où nous dormons au village du Moyen-Atlas, une petite fille de est venue se coucher devant la porte de notre tente laissée ouverte à cause de la chaleur. Les femmes du village l’ont regardé faire et nous ont fait des signes de têtes, des signes d’assentiment. La petite semble nous avoir adoptées. Plus tard, une grand-mère aux gestes lents est venue la chercher comme l’on fait avec un chaton égaré.
Un dieu pour les gens qui marchent
De retour à Casablanca, je reprends mes marches matinales. Je crois qu’il y a un dieu pour les gens qui marchent. À cause de la chaleur déjà accablante, je me dirige vers la plage. La réflexion a besoin d’une marche pour être activée. Caméra au cou, je marche d’un bon pas et je rencontre une jeune mère avec son bébé. Je ne connais pas son histoire, je peux juste supposer qu’elle va rejoindre sa famille. Le carrefour où nous nous séparons me ramène un tourbillon d’images et de souvenirs d’une chaîne de rencontres. Ici, deux mondes se regardent passer. Ceux qui se croisent le matin se recroisent habituellement à la fin de la matinée.
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ANECDOTES
MAROC
Mon introduction au Maroc
Abdoul et Mohammed ont été mes deux premiers interlocuteurs marocains. Séduite par leur belles présences et des conversations profondes sur un autobus allant à New York, je les ai côtoyé en amitié pendant quelques années. La vie nous a séparé. Or, à l'occasion de la présentation de ce blog, je travaille avec mes carnets de voyage pour une mise en page intéressante. Le téléphone sonne: un homme me demande si je suis la bonne personne. Dit-il, il a voyagé avec moi vers New York. Je ne suis jamais allée à New York, donc, je suis prête à raccrocher, Il se souvient que j'allais plutôt à Philadelphie. J'en ai le souffle coupé: je me rends compte qu'il revient dans ma vie alors que je travaille à ce segment de mon expérience de voyage.
Les nuits blanches pour dessiner
Une nuit, alors qu’il m’était impossible de trouver le sommeil, je suis sorti dans le jardin pour avoir une inspiration pour mon carnet de voyage. N’en trouvant pas, je suis allée à la cuisine et là, je vis une mosaïque fabuleuse avec en son centre une carré rouge et utilisant toutes les couleurs de l’arc en ciel. Je finis mon dessin au moment où le soleil se lève.
Symphonie discordante
Parfois, la rencontre d’autres touristes prêts à chahuter avec des radios bruyantes et de la musique discordante dans ce décor lumineux m'agresse. Tantôt en français, tantôt en arabe, j’entends les voix comme une symphonie discordante qui ajuste ses instruments avant une prestation. Mes oreilles finissent par inclure tous ces bruits alors que ma tête pleine d’images défile des merveilles laissées par des civilisations qui se sont succédé depuis l’aube de l’humanité.
Sur la place du marché aux étals abondamment garnis, les ménagères emplissent leurs paniers de fruits, de légumes et de fleurs. Le contraste avec les mosquées tout près me frappe à chaque fois. Parfois, je me pince: les couleurs sont contrastées entre le ciel et les habits locaux. Assise au pied d’un figuier pour colorier de teintes chaudes les dessins que ce pays m’évoque, je regarde au loin, au-delà de la brume matinale qui masque le panorama. J’écoute des mouches qui virevoltent dans un ballet simulé. Je me sens hypnotisée.
Un soir où nous dormons au village du Moyen-Atlas, une petite fille de est venue se coucher devant la porte de notre tente laissée ouverte à cause de la chaleur. Les femmes du village l’ont regardé faire et nous ont fait des signes de têtes, des signes d’assentiment. La petite semble nous avoir adoptées. Plus tard, une grand-mère aux gestes lents est venue la chercher comme l’on fait avec un chaton égaré.
Un dieu pour les gens qui marchent
De retour à Casablanca, je reprends mes marches matinales. Je crois qu’il y a un dieu pour les gens qui marchent. À cause de la chaleur déjà accablante, je me dirige vers la plage. La réflexion a besoin d’une marche pour être activée. Caméra au cou, je marche d’un bon pas et je rencontre une jeune mère avec son bébé. Je ne connais pas son histoire, je peux juste supposer qu’elle va rejoindre sa famille. Le carrefour où nous nous séparons me ramène un tourbillon d’images et de souvenirs d’une chaîne de rencontres. Ici, deux mondes se regardent passer. Ceux qui se croisent le matin se recroisent habituellement à la fin de la matinée.
mardi 18 novembre 2014
Maroc terre de dentelle....
L’événement menant à la visite du Maroc
Connaître les traditions d’un peuple revient à le connaître un peu. En 1994, je me dirigeais vers Philadelphie sur un autobus bondé pour une vacance à la ferme chez un couple Amish. Je fis la rencontre de M…. et de son jeune collègue A… Nous formerons le trio idéal pour cette longue route de Montréal à Philadelphie, parfois échangeant nos sièges pour des conversations plus animées à deux. Les deux amis poursuivent leur route vers New-York.
Je reverrai M. et A. à Montréal de temps à autre. M…est marocain, sa femme et ses filles habitent Casablanca. M. m’invite à le rejoindre à Casablanca quelques mois plus tard pour y rencontrer sa famille et plus particulièrement sa plus jeune, adolescente, rebelle et remplie d’ire contre un père plus inquiet que restrictif. M… me traite comme une collègue et je finis par comprendre les liens complexes de cette relation père-fille. Entrer dans la modernité sans rompre avec les traditions demande une gymnastique axée sur la communication entre elle et lui.
Séjour au Maroc au sein d'une famille
Pendant mon séjour au Maroc, je plonge dans la vie familiale d’une amie universitaire, S. C’est une expérience inoubliable. Rencontrer sa famille dans son habitat naturel, faire connaissance avec des gens qui vivent une vie très différente de la nôtre, partager nos points de vue sur nos cultures respectives, permet d’en apprendre davantage sur un coin de pays. Vivre le moment présent dans un coin du monde qui nous dépayse est une formule heureuse que je recommande vivement.
Nos discussions sur le sort des femmes marocaines sont souvent accompagnées de musique, en particulier, les Musiques Berbères par les Musiciens de l’Atlas. Nos opinions divergent et viennent souvent confronter mes valeurs d’occidentale qui se sent assez égale à tout homme dans ma société québécoise. Je ne parle pas ici d’équité salariale mais de mon senti en tant que femme dans la société québécoise.
De retour au Québec, je rencontre M. périodiquement. A…et moi développons une belle amitié. Les repas de seksu (coucous) et du tagine (plat de viande) mijoté dans un plat en terre cuite, mangés avec la main droite, furent le plus souvent partagés avec A…, collègue de M. Sa jeune épouse, incroyablement belle et raffinée, me reçoit chez eux pour un repas. Leur toute petite fille est elle aussi en apprentissage.
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